Mystere complet...

Etant habitué à me lever tôt, j'avais le sommeil assez léger. Lalemey se leva et partit en direction de la fôret, malheureusement, ma pauvre soeur et le sens de la discretion, cela faisait 2.
Je n'arrivais pas à me rendormir avec ces rayons de soleil que je maudissait.

Bon....tanpis...il ne doit pas y avoir grand monde dans la forêt, un bon entrainement, ça ne me fera pas de mal...

Je me levai rapidement, m'habillai d'une tenue d'entraînement en un temps record et ouvrit une petite valise.
Pas une, pas deux, je pris toutes mes armes et courut en direction de la foret.

Cet arbre sera parfait...

Un vieux chêne centenaire était là, planté devant moi, n'attendant que quelque coups d'épée.
Ce que je fis, je m'armai de mon katana, m'échauffai avec quelques kunaï, et commença à frapper à des points précis de l'arbre.
La vue de Lalemey partir seule me revint à l'esprit.

Où est-elle ??....Bon à cette heure-ci elle ne cour aucun danger mais quand même.......oh ! Elle se débrouille !

Un bruit de feuilles mortes m'alerta immmédiatement, ce n'était pas grand chose mais ma nervosité et ma prudence en matinée sont sans égal.

C'est pas le moment....raaa !!!

J'inclinai mon épée en direction du bruit et dis d'un ton sec:

"Qui est là ?! "

Une créature des plus étrange avançait à pas lents vers moi, longeant les arbres dans l'ombre et parvint enfin jusqu'à moi qui était toujours sur mes gardes. Il était entièrement vétu d'une cape mitée et l'on ne pouvait disctinguer que son regard perçant qui en aurait gelé plus d'un. La créature, qui semblait être un homme aux premiers abords, sortis une mains de sa cape, recouverte de bandelettes déchirées, telle une momie et la posa sur mon épaule. Non sans baisser ma garde, je bassais mon épée et scrutait le mystérieux homme.

Poussant sa cape, son visage fut à découvert laissant transparaître une bouche mutilée et laissant passer un filet de bave.

Mais qu'est-ce c'est que ce truc ?!

D'une voix macabres et désincarnée, il me dit :

"Ai...de.... M...oi..."

Que..quoi ?

J'étais déboussolée, cet homme sortait de nulle part, vient à ma rencontre et me demande de l'aide. Qu'est-ce qui se passe ?
Ses yeux perçaient les miens et attendaient surement une réponse prompte. Je reculai d'un pas, par prudence et lui répondit.

"De l'aide ? Mais enfin...qui êtes-vous ? Que vous arrive-t-il ? dis-je en rangeant imprudemment mon katana dans mon fourreau dorsale."

L'être à l'apparence hybride suppliait comme un déchéant, s'agenouillant presque.
Je commençais à m'impatienter, je ne comprennais rien, j'avais beau lui demander des précisions sur l'aide que je pouvais lui apporter, il me répètait les mêmes morceaux de phrases.

Je le pris par le col, histoire de le remettre à ma hauteur et lui demanda d'un ton pressant et ferme:

"Vas-tu me dire en quoi je peux t'aider ou non ?!"

L'agacement pouvait clairement se voir sur mon visage et s'entendre dans ma voie.

Il me fixait toujours avec ses airs aussi dégénérés et me dis

"Oui... Tu veux... bien... ?"

Mais il pige rien ?!

J'essayai de reprendre mon calme, le plus tôt sera le mieux.
Cela ne servait à rien de s'énèrver sur ce pauvre homme qui avait besoin d'aide. Je pris une profonde inspiration et lui dit d'un ton calme:

"Oui, je vais bien t'aider. Maintenant, dis-moi comment je peux le faire ! Tu es en danger ? dis-je, patiente."

L'homme se releva maladroitement et s'accrocha à moi pour me prendre dans ses bras.

Qu'est-ce qui lui prend à celui-là ?...

"Hé !..."

J'allais prononcer des mots lorsque je sentis un métal froid parcourir ma chair dans mon dos, ressortir puis rerentrer en des endroits différents. Une douleur aussi intense qu'atroce m'envahissait. Sa lame transperçait mon armure comme un vulgaire voile de coton.
Les yeux grands ouverts, je sentais mon sang chaud couler le long de mon corps désormais pétrifié par la stupéfaction, la douleur, la rage, tout se mêlait.
Mon regard brûlant de colère et de souffrance s'abbatit sur la créature tandis que je le repoussait violement. Il avait l'air d'être satisfait de son acte, mais je n'en avais cure, ce n'est pas ce qui me préoccupais.

Je tombais lourdement à genoux sur le sol, crachant multiples filet de sang et essayant de toucher mon dos meutrie.

"Ordure !!!! criais-je dans les dernières forces qui disparaissaient avec mon sang s'écoulant comme un fleuve."

Je ne pensais plus à rien si ce n'est ma douleur qui s'accroisait. Je me mordais les lèvres si fort pour ne pas hurler que j'en saignais. Quand vint un moment où je n'en pouvais plus. Je laissais écouler comme mon sang toute ma souffrance et ma rage en hurlant de douleur.

Pendant que je crachais mon sang, la douleur dans mon dos s'intensifiait et je jurais que si cette maudite fierté n'était pas, je me serais déjà mis la mort. Une forte poigne s'empara de mon coup, me souleva et me plaqua contre le chêne sur lequel je m'entraînais quelques minutes plus tôt.

Ma vision était désormais légèrement floue mais je pouvais distinguer facilement l'aura malfaisante se matérialisant autour de mon aggresseur. Mais ma tenacité était de fer et je n'allais sûrement pas abandonner, même en mauvaise posture.

Il pressa son pouce contre mon front et prononça une incantation dont je ne connaissais la nature.

Qu'est-ce que c'est ?!!

La sensation du métal froid percer ma peau et déchirer ma chair m'incombait dans l'épaule gauche et mon bras droit. J'hurlais de nouveau de douleur, ne pouvant la contenir plus longtemps.
Pourquoi jouait-il ainsi ? Bien que je ne le souhaitais pas, pourquoi est-ce qu'il ne m'achevait pas ? A quoi cela lui servait-il ? Qui était-il ?
Même dans des moments critiques, le comment du pourquoi m'intérèssait toujours, j'étais en droit de savoir pourquoi j'étais agréssée puis vulgairement épinglée à un arbre et torturée.

Il aggripa avec force mes cheveux, je ne pus que gémir de douleur à cet acte. Toujours hilare, le fou me fixait et me cracha au visage, riant de nouveau.

Quelle humiliation.

"Qui es-tu à la fin ?!! Pourquoi tu fais ça ?! Qu'est-ce que tu veux !! Répond !! criais-je avec colère."

Je ne m'avouerai pas vaincu ! Même si c'est comme ça que je vais finir, je mourrais dans l'honneur...

J'aggrémentais mes dires de violents coups de pieds et le fixait toujours avec la même hargne, mon sang coulant de mon dos et de mes bras, je devenais froide avec les secondes et sentais mes forces m'abandonner très lentement. Mais jamais, tant que j'aurais ma raison, je ne courberais l'échine.

A ma grande surprise, il ne répondit pas à ma question et ressortit de nouveaux objets.

J'en...j'en ai assez...

Ma vision s'atténuant régulièrement, je n'étais plus vraiment capable de distinguer grand chose. La même douleur me tiraillant le dos et mes bras s'attaqua à mon pied, avait-il de nouveau sortit des poignards ?

Combien en a-t-il bon sang ?!

J'avais bien compris que parler à ce malade mental ne servait rien, il ne répondrait aucunement à mes questions, aussi bornée sois-je.

Je sentis une fraîcheur aussi fine qu'une aiguiller transpercer ma gorge pour laisser de nouveau le sang couler abondamment.

"Assez !!!! dis-je en vomissant mon propre sang."

Je me tus de nouveau en sentant un eunième poignard se planter dans mon ventre. Je n'avais plus aucune force pour pouvoir être en colère, j'étais désormais extrêmement pâle, mes yeux étaient devenu vitreux, mes lèvres ainsi que mon visage recouvert de sang. Je n'avais plus de force non plus pour hurler ma douleur, je n'avais plus de force pour faire, ressentir, dire quoi que ce soit.

Aussi bien mutilée physiquement, je l'étais aussi mentalement, ma fierté avait été foulée, bafouée, piétinée sans aucune retenue.
C'était donc la fin ?
La mort m'étais destinée de cette façon, vraiment ?

Etrangement, je n'étais pas triste du tout de mourir. Je me perdais dans mes pensées morbides tandis que le fou s'éloignait en marchant.
J'essayai de hurler pour l'interpeller, même en pensant une seule seconde que je pourrais le tuer, avais-je déjà perdu la raison ?
J'ouvrais la bouche, mais aucun son ne sortait, le fou était déjà invisible derrière l'épais brouillard.
Je revins à mes pensées et me disait que de toute façon, n'ayant pas trouvé de but dans la vie, je n'avais rien à faire ici.
Et en une fraction de seconde, une image me vint à l'esprit et cette image, c'était ma soeur, ma moitié !

Je n'avais aucunement la prétention de dire qu'elle serait triste de ma mort et encore moins de dire qu'elle sera malheureuse sans moi, on se connaissait que depuis peu après tout, avait-elle eut le temps de s'attacher ne serait-ce qu'un peu ? J'en doute.

Comment est-ce que je peux penser ça ?!

Je me gilfai intérieurement.

Comment pourrais-je redorer mon blason, si je meurs dans la honte, dans la solitude, ici et maintenant ? Comment pourrais-je ?!
Comment est-ce que j'ose penser, ne serai-ce qu'une seconde, abandonner ma soeur, abandonner mes rêves que j'espère découvrir un jour ?!
Qu'est-ce qu'il me prend ? Moi, abandonner ? Non, ça ce n'est pas moi ! C'est ce que ce fou espère que je pense et fasse, mais c'est hors de question, je me battrais jusqu'au bout !
Qui est-il ? Je le découvrirais ! Ce qu'il m'a fait ? Il le paiera !!

Et je restais là, plantée en plusieurs endroit à l'arbre, mutilée par un nombre important de poignards, il ne fallut pas beaucoup de temps pour que l'écorce du vieux chêne se teinte d'un rouge macabre. A mes pieds baignait mon sang qui devenait noir avec la terre et j'étais entourée et recouverte entièrement par celui-ci. Mon corps, extérieurement, devait être atroce à voir ainsi et pourtant, il reflette parfaitement ce que j'ai subit intérieurement.
J'attendais désormais patiemment, sereinement. La mort ? Sûrement pas.

Le noir complet, je ne voyais ni entendais quoi que ce soit.

Alors ca y est, c'est fini...

Il faisait froid, très froid et je me sentais vide mais si légère, comme engourdis de tous les membres, je ne sentais plus rien, aucune douleur. J'attendait que ça se passe, quelqu'un...de l'aide...ma soeur.
Lorsque j'entendis une marche saccadée vers ma direction.
Je gardais mes paupières closes, elles étaient si lourdes, si douloureuses et emplies de sang.

Cette personne était affolée et prononça des mots que j'eu peine à entendre.

"Hana !
Est ce...tu..tends ?"

H...Hein ?...

J'avais l'esprit toujours aussi embrumé mais une chose était sûre, j'étais vivante et ce n'était pas normal, à l'heure qu'il est, quelqu'un de normalement composé aurait rendu l'âme. Son incantation y serait pour quelque chose ?

Moi qui n'avais plus mal, qui ne sentais plus rien depuis un moment, je ressentis une immense douleur, là où était planté un poignard, sur mon pied.

Alors c'est lui ...Il est revenu... Il n'en a pas eu assez?!

J'ouvris mes paupières très lentement tandis que le sang rentrait à l'intérieur et me brouillait la vue.
Cette voix qui me parlait, ce ne pouvait être lui, lui avait une voix lente, désincarnée et caverneuse...alors que celle que j'ai cru entendre était jeune et préssée.
Qui était-ce donc ? Ce qui était sûr, c'est que c'était le tombre de voix de quelqu'un de jeune et qui plus est, un homme.

J'ouvris ma bouche séchée avec le sang et essayais de parler, d'articuler.

"Qu...Qui...est..l...là ?..."

Ma vue désormais cramoisie peinait à distinguer ce qui m'entourait, et pourtant je cru aperçevoir quelqu'un agenouillé à mes pieds, retirant la dague, cause de ma douleur. Les vêtements, le visage déformé par ma vue et même la voix que j'ai mal entendue me rappelait quelqu'un mais qui ?
Si cette personne était là pour me sauver, il était clair que la dague à mon pied n'était pas la seule qu'il allait devoir retirer, déjà celle-ci, puis celle dans chacun de mes bras et celle dans mon ventre.
La douleur provoquée par celle qu'il retire de mon pied est déjà insupportable...Je ne sais si je supporterais les autres.

J'étais dans un triste état, et même avec le soulagement de savoir que j'allais sortir de ce calvère, quelque chose n'allait pas.
Ma vie a peut-être une chance d'être sauvé, certes, mais mon honneur, lui, est loin de l'être.
J'avais honte, honte d'avoir fait confiance à ce malade mental, honte d'avoir finit épinglée mourante à un arbre, honte d'avoir mal, honte d'avoir eu peur pour ma vie, honte d'être encore en vie.
Comment pourrais-je regarder ma soeur et celui qui me sauve en face, comment ?

J'ai honte, plus que jamais, moi qui me montre toujours forte pour cacher mes sentiments et émotions, moi qui fait toujorus semblant d'être indifférente à tout et de n'aimer personne.
J'ai honte. Cette personne me sauve, alors que, qui que ce soit, je suis sur de n'avoir jamais été sympathique avec, je le sais, je ne le suis avec personne. Je suis bête, méchante et arrogante. Je ne mérite pas d'être sauvée.

Dans une dernière lueur de volonté, je retint mes cris de douleur et la dague fut enfin enlevée, et tel un enfant, je me retenais fermement de pleurer après cette souffrance.

"Qui que...vous ...soyez... dis-je avec du mal."

Je laissais couler une larme de honte, de douleur et de gratitude tandis que je remerciais mon sauveur.

"Me...Merci..."

Je baissais desormais la tête, attendais en silence avec mes pleurs.

Les cris avaient résonné dans toute la forêt, jusqu'à mon oreille. Affolée, je m'étais précipitée vers la source de cette souffrance, et plus je m'en approchais, plus mon angoisse grandissait. Cette voix me disait affreusement quelque chose...
Mais bientôt les cris s'étaient tu, et je dû continuer à tâtons pour arriver près d'une clairière, le coeur battant.

J'arrivais hésitante, était-ce bien de là que provenaient les cris...? Pourtant il n'y avait personne...

C'est alors que j'aperçus du mouvement en lisière, près d'un arbre. Quelqu'un s'affairait devant un tronc... je ne distinguait pas grand chose, aussi je m'approchais lentement, la respiration courte.

La vision de ma soeur, plantée dans un tronc, le corps planté en plusieurs endroits par des poignards, ruisselante de sang, à demi-morte, me glaça d'effroi.
Je me mis alors à hurler, hurler comme jamais je n'avais hurlé.

Je reculais de quelques pas en me tenant le visage, puis me pliais en deux et vomis, tellement j'étais mortifiée. Tremblante comme une feuille, la respiration haletante, je pleurais, des larmes brûlaient mon visage.

Qui lui avait fait ça, qui?? Qui était assez monstrueux, assez fou pour lui faire subir ça??

Après quelques temps à trembler au sol, je me relevais maladroitement et avançais tant bien que mal vers le tronc où était clouée ma soeur. Mais je ne la regardais pas, cela me faisait trop mal de la voir comme ça...

Je remarquais à peine Ghalor, qui était arrivé avant moi auprès d'elle. Il avait commencé à retirer les dagues, mais je l'arrêtais. Même presque inconsciente, Hana souffrait, et lui retirer les dagues sans préliminaires la ferait souffrir encore plus.
Je sortis de mon sac, les doigts tremblant, une petite fiole, et la débouchais. Je relevais difficilement es yeux vers le visage ensanglanté de ma soeur, et, du bout des doigts, lui relevais doucement la tête afin de verser le contenu de la fiole entre ses lèvres.

"C'est... c'est un remède qui devrait diminuer ses souffrances... informais-je Ghalor d'une voix cassée. Je crois que... c'est tout ce que je peux faire pour elle... pour le moment..."

Je recommençais à sangloter, baissant la tête. Je me laissais tomber à genoux devant le troncs, impuissante, tremblante. Ma soeur était agonisante, mais je ne voyais pas grand chose à faire... et quand bien même, dans mon état...

(Je hurle, Ghalor, t'as pas l'air d'avoir entendu...^^)

__________



Entre les sanglots, j'entendis les propos qui se voulaient rassurants de Ghalor. J'eus un petit sourire crispé pour le remerciait, mais ce fut une grimace qui apparut sur mon visage. Il continua de retirer les dagues, je craignais que le remède n'ait pas eut le temps de faire son effet. Je me levais et m'approchais de ma soeur, lui prenant le visage dans mes mains, les larmes coulant toujours sur mes joues.

J'écartais les cheveux collés à son front par le sang, avec un mouchoir tentais tant bien que mal d'essuyer les marques pourpres qui barraient son visage. Je faisais tout cela avec une infinie délicatesse, les doigts tremblants, comme si à chaque geste je craignais de lui faire mal.

Aurais-tu des bandages à lui appliquer?

La question de Ghalor me surpris, et je répondis en bafouillant que je devais sûrement en avoir dans mon sac. Je m'écartais pour le laisser retirer les dernières dagues, attrapant la main de ma soeur, anxieuse.
Enfin Hana fut décrochée du tronc, elle s'affaissa, n'ayant plus la force de tenir sur ses jambes, je la retins comme je pus et, alors que Ghalor plaquait ses mains sur son abdomen pour stopper comme il pouvait l'hémorragie, je lui dis qu'il fallait l'allonger au sol.

Une fois Hana couchée, je sortis avec précipitation les bandages de mon sac, et, les mains toujours tremblantes, j'appliquais quelques compresses sur les blessures les plus sanglantes. J'examinais les plaies, et plus je les regardais, plus il me semblait miraculeux que ma soeur soit encore en vie. Les dagues avaient dû sectionner des vaisseaux, peut-être même des organes vitaux, elle devrait déjà être morte... Comment était-ce possible, par quel miracle respirait-elle toujours...?
Je chassais ces questions de mon esprit et en revint à mon devoir. Comment la soigner...?

Les dagues avaient traversé son corps, recoudre ne suffirait pas. Je commençais à affoler. Je n'avais pas les compétences pour ce genre d'opération.

"Je... je ne peux pas... bredouillais-je au bord des larmes. Je ne peux pas la soigner, Ghalor, c'est au-delà de mes compétences!"

Je regardais désespérée les plaies de ma soeur.

"T-tout ce que je pourrais faire, lui dis-je d'une voix tremblante en passant une main ensanglantée sur mon front, laissant une marque pourpre sur mon visage, c'est la r-recoudre pro-provisoirement. Au campement, j'aurais de quoi désinfecter correctement les p-plaies, je... j'ai un baume cicatrisant, et... "

Je joignis mes mains pleines du sang de ma soeur devant mon visage, et finis difficilement ma phrase dans un souffle.

"... Et c'est tout."

Je fermais les yeux un instant et respirais profondément, afin de me calmer. L'opération allait être délicate, même s'il ne s'agissait que de recoudre provisoirement. Il fallait éviter que la plaie ne se rouvre malgré la couture pendant le trajet.

Je rouvris les yeux avec un petit soupir de détermination, et sortit mon matériel. Je commençais l'opération, enfonçant l'aiguille dans la chaire de ma soeur pour la faire ressortir un peu plus loin, mes doigts tremblaient toujours légèrement et ne me rendaient pas la tâche plus facile. Je m'appliquais à refermer les plaies le mieux possible, je finis celle du ventre, puis celle de l'épaule, puis la dernière. Les plaies des pieds ne nécessitaient qu'un bandage, que je me hâtais de faire avec désinfectant, compresse et tissu.

J'avais des crampes dans tout le corps d'avoir dû travailler à même le sol, mes doigts étaient douloureux, les jambes raidies et engourdies, mon dos me lançais, mais au moins j'avais fait mon possible pour l'instant.
Je me levais, m'étirais et me tournais vers Ghalor.

"Il faut la ramener au campement, l'idéal serait que l'on dispose d'un brancard, mais je crois qu'on va devoir s'en passer..."

(HJ: pardon pour le retard ><)


_________


J'avais le cerveau un peu embrumé après tant d'efforts pour ne pas craquer psychologiquement, aussi ne m'opposais-je pas à la proposition de Ghalor; de toute façon, je ne voyais pas d'autre moyen. Je hochais brièvement la tête pour lui dire que j'étais d'accord, et saisis les chevilles de ma soeur pendant qu'il reprenait ses poignets [navrée de te faire jouer sans ton accord, mais sinon j'avançais pas ><].

Menant la marche, je tâchais d'éviter de passer par les endroits malaisés pour ne pas trébucher; la moindre secousse trop violente pouvait rouvrir les plaies d'Hana... Je me concentrais pour ne pas faiblir et oublier la douleur qui me déchirait les épaules et les bras, et avançais comme je le pouvais, marchant au même rythme que Ghalor. Puis, au bout d'un temps qui me parut une éternité, le village se dessina enfin devant nous.
Nous nous rendîmes chez moi et ma soeur, dans la seconde partie de l'habitat, où se trouvait ma salle de soin. Là, j'installais ma soeur sur le lit avec l'aide de Ghalor et commençais à m'agiter; j'allais et venais entre le lit et mon armoire, passait dans l'autre pièce pour prendre du tissu, revenais, me penchais sur les plaies, allais chercher un sérum...

Je fis de mon mieux pour guérir les plaies de ma soeur; cela me prit un peu de temps, parfois, je demandais à Ghalor de m'apporter telle ou telle chose, concentrée sur ma tâche. Au final, j'avais désinfecté et nettoyé les plaies, recousu et bandé, et administré un calmant à ma soeur. Il n'y avait plus qu'à attendre qu'elle se réveille... Avec tout cela, j'étais très fatiguée, et lorsque j'eus finis, je laissais échapper un long soupir.

Je levais alors les yeux vers Ghalor, et un faible sourire se peignit sur mon visage. Sa présence me rassurait. S'il n'avait pas été là, je serais restée à pleurer sur le corps de ma soeur, en pleine forêt. Je me sentis si faible, si fragile, que j'eus envie d'aller me réfugier dans ses bras pour trouver un peu de répit. A cette pensée, je rougis légèrement, et détournais le regard, espérant qu'il n'avait rien remarqué de mon trouble.
Afin de ne plus trop penser à tout ce qui arrivait, je proposais à Ghalor de passer dans la pièce d'à côté.

"Merci pour ton aide, Ghalor... dis-je à mi-voix. Je..."

Je ne sus que rajouter, aussi gardais-je le silence. Je n'osais pas vraiment le regarder dans les yeux, comme craignant de croiser son regard. Un peu tendue, je tâchais d'avoir l'air naturelle, en me doutant que cela n'était pas très convaincant. Je commençais à me tordre les doigts, cherchant rapidement quelque chose à dire ou faire, mais je ne trouvais rien. Je me sentis encore plus tendue, me disant que j'avais l'air stupide, plantée là, comme ça, sans bouger ni rien dire... Je rougis légèrement. Dans cette situation un peu ridicule, j'attendis que Ghalor réagisse...



________


(Arf désolée c'est carrément trop pourri ce que j'ai fait là... -______-'' )

[ XD c'est rien^^ ]

Ghalor s'avança vers moi. Je levais les yeux vers lui, interdite, le regardant le coeur battant à tout rompre. Je crus mourir tant il battait fort lorsqu'il caressa ma joue du bout du doigt. Il se pencha, et il me sembla qu'il mit une éternité à arriver au niveau de mon visage. Ses lèvres se déposèrent légèrement sur les miennes, puis il m'enlaça. Abassourdie, je glissais maladroitement mes mains dans son dos, pour m'y accrocher de toutes les forces qui me restaient. Je frissonnais lorsqu'il m'embrassa dans le cou. Et quand il me murmura ces mots...

Quand il me murmura ces mots, la Terre se serait arrêtée de tourner que cela ne m'aurait pas fait autant d'effet. Je n'eus pas le temps de réagir qu'il m'embrassait. D'abord sidérée, je me laissais porter par son baiser quelques instants, pour ensuite essayer d'y répondre comme je pouvais -maladroitement.

Lorsque nos lèvres se séparèrent, je restais un moment à le regarder sans rien dire, souriant et émue. Je levais la main vers son visage, doucement, et effleurais son visage, sa joue, ses lèvres, pour finalement me blottir contre lui en fermant les yeux.
Ma gorge était serrée; j'étais incapale de dire le moindre mot. Et pourtant, une phrase particulière ne demandait qu'à être prononcée. Au lieu de ça, je me contentais d'enfouir mon visage dans le vêtement de Ghalor. A l'instant, j'étais prête à suivre Ghalor au bout du monde, quelles que soient les épreuves.

Si mon esprit avait été fonctionnel, j'aurais été emportée par un tas de questions plus ou moins sensées; il m'aime? vraiment? et moi, je l'aime? à quel point? et Hana, qu'est-ce qu'elle va dire? est-ce que c'est mal, ce que je fais...?
Fort heureusement pour moi, je n'étais pas en état de réflechir, et me laissais porter par les évènements sans trop penser aux conséquences...


[erf, désolée, c'est pas terrible... >< ]